samedi 5 février 2011

Condemned 2 : Bloodshot

Plus de deux ans après avoir créé la surprise avec Condemned, Monolith était attendu au tournant. Au final, on dresse un bilan mitigé sur cette suite qui peine à corriger les défauts de son aîné tout en s'encombrant d'inutiles ajouts.
Condemned 2 : Bloodshot
Traumatisé par ce qu'il a vécu 11 mois auparavant dans Condemned, Ethan Thomas a quitté la SCU et vit dans la rue, claquant le peu de liquide qu'il parvient à se mettre dans la poche en un autre liquide susceptible de satisfaire son alcoolisme avancé. Devenu une loque, il va de surcroît plonger de nouveau dans l'enfer après la mort de Malcom Vanhorm. Du scénario, on n'en parlera pas trop si ce n'est pour dire qu'il brouille toujours les pistes dans une sombre confusion mais qu'il répondra à certaines questions restées en suspens. D'où vient cette vague de violence ? Quel rôle joue Thomas dans tout ça et d'autres. Le point sur lequel on pourra se montrer plus prolixe, c'est l'ambiance. L'atmosphère déjà bien lourde de Condemned gagne encore en noirceur ici, mêlant constamment surnaturel, hallucinations et réalité dans une descente aux enfers d'une violence accrue. Pourtant, malgré sa débauche de gore, Condemned 2 a bien du mal à se montrer plus flippant que son prédécesseur, usant et abusant trop souvent de ficelles trop grosses. On n'ira pas pour autant dire que c'est Disneyland chez Monolith qui profite d'une réalisation, sonore notamment, plus performante pour poser son ambiance avec efficacité, mais le gain en la matière depuis le premier volet n'est pas si évident.
Test Condemned 2 : Bloodshot Playstation 3 - Screenshot 96L'environnement offre de multiples méthodes de mise à mort.
Devenu une brute épaisse, Ethan Thomas a eu le temps de peaufiner son art de la baston, ce qui nous vaut un nouveau système de combat basé sur les gâchettes gauche et droite, chacune correspondant à une main. En enchaînant gauche et droite, on réalise des combos dans lesquels se glisseront quelques uppercuts. Pour ajouter un peu de "subtilité", vous pourrez même lancer des attaques enchaînées en appuyant deux fois rapidement sur une gâchette pour activer une séquence automatique au cours de laquelle il suffira d'appuyer sur les touches indiquées à l'écran. De plus, en assommant un adversaire, il est également possible de le saisir et d'utiliser l'environnement pour l'achever. L'aspect positif de ce nouveau mode de combat, c'est qu'il a gagné en "conviction". Les impacts sont particulièrement bien rendus et les affrontements sont loin de manquer de dynamisme avec toujours la possibilité de prendre du recul et de laisser les chtarbés s'entretuer pendant une minute. Le souci, c'est que tout n'est pas spécialement bien pensé. Il sera fréquent d'activer un enchaînement sans vraiment l'avoir voulu et le fait d'avoir à cliquer sur le stick gauche pour effectuer un uppercut n'est pas un choix des plus pertinents.
Test Condemned 2 : Bloodshot Playstation 3 - Screenshot 97Ca, c'est pas du piercing de fillette.
Mais l'un dans l'autre, le système de combat fait ses preuves, à mains nues ou à l'arme blanche. Là où les choses se corsent, c'est lorsqu'il est question des armes à feu, beaucoup plus présentes que dans le premier volet. Clairement cet aspect FPS passe complètement à la trappe. Visée imprécise, incapacité de se baisser ou de se mettre à couvert autrement qu'en se collant vaguement à un mur, utiliser une arme à feu est plus une punition qu'autre chose et a de plus le mauvais goût de dénaturer l'expérience de jeu. Allez savoir pourquoi mais les armes disposant d'une lunette de visée ne collent pas franchement à l'esprit Condemned. Grande est donc la tentation de s'en passer, mais ce ne sera pas toujours chose aisée lorsque vous aurez à affronter deux ou trois gus armés et difficiles à approcher.
Test Condemned 2 : Bloodshot Playstation 3 - Screenshot 98Chaque environnement propose son lot de jouets, ici une attelle.
Troisième aspect typique de ce qui est devenu une série : les enquêtes. Là aussi on note du changement, mais pas révolutionnaire lui non plus. On reprochait au premier opus sa trop grande linéarité et le manque d'intérêt des enquêtes, on le reprochera également à son petit frère. A présent, les enquêtes se déroulent comme suit : vous entrez dans une zone de preuves et changez de statut. A vous d'observer les lieux et de sortir l'un des trois accessoires magiques de votre PDA (lampe UP, appareil photo, spectromètre), si vous tardez trop à le faire, on finira par vous forcer la main en vous indiquant quel outil employer. Le reste ne sera que questions à choix multiples. S'agit-il d'une trace de sang ? Oui. Une traînée ou une éclaboussure ? Et ainsi de suite. A l'occasion, ce mode sera employé à diverses fins. A titre d'exemple, vous devrez déduire dans quelle chambre d'hôtel vous vous situez. En sortant de la chambre, vous trouvez au sol deux chiffres, un 1 et ce qui peut être un 6 ou 9. Pour donner votre réponse, il suffira d'aller voir à côté si la chambre adjacente est la 120 ou la 117. Dans le pire des cas, si vous vous plantez, aucune importance, ça ne sert à rien. On retrouvera également souvent la mécanique de pistes à suivre avec la lampe à UV. En somme, si la forme change, le fond est finalement très similaire et tout aussi dirigiste qu'auparavant. Certes, vous serez noté en fonction de votre aptitude à donner des réponses correctes, mais l'impact sur la progression est inexistant, si ce n'est qu'il influe sur votre classement en fin de mission, mais sans faire trop d'efforts, vous parviendrez à débloquer les items comme ce holster qui permet de stocker une arme. Et bien évidemment, cette linéarité, on la retrouve dans la construction des niveaux. Il n'y a qu'un et un seul chemin à suivre mais pas forcément évident à trouver quand on le cherche dans un dédale obscur où l'on n'y voit pas à 3 mètres mais dont on sait une chose : il va en sortir un truc pas net. C'est un peu le problème de ce Condemned 2 d'ailleurs. Devenu plus bourrin, il a quelque peu perdu pied avec ce qui faisait le charme du jeu original, sacrifiant un peu le travail sur l'atmosphère au profit d'un gameplay plus nerveux. Rendre les décors encore plus sombres pour renforcer le sentiment d'oppression n'était pas non plus une idée très brillante, se cogner dans les murs devenant vite soûlant.
Enfin, terminons par un mot sur le multi, un mot très court : inutile. Après quelque temps passé sur le mode Scène De Crime où les agents de la SCU affrontent les Déviants à coups de pelle en essayant d'analyser des preuves. Le reste, 3 variantes de deathmatch, ne présente pas d'intérêt et se prête extrêmement mal au gameplay de Condemned.

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