Trinity : Souls of Zill O'll |
Pratiquement inconnue en Occident, la série Zill O'll s'exporte aujourd'hui dans le monde entier avec un troisième épisode en exclusivité sur Playstation 3. Après Zill O'll et Zill O'll Infinite, voici donc Trinity : Souls of Zill O'll, une préquelle ambitieuse destinée à nous faire rattraper le temps perdu.
Spécialisé depuis belle lurette dans les beat'em all épiques sur fond de conflits asiatiques (Dynasty Warriors et ses nombreux dérivés), Tecmo Koei s'était également essayé à l'heroïc-fantasy en 1999 avec Zill O'll. Paru sur Playstation au Japon uniquement, ce jeu de rôle assez quelconque permettait d'incarner différents personnages tout au long d'une histoire ponctuée de choix moraux et de combats dynamiques. Adapté sur PS2 en 2005 puis sur PSP en 2008, Zill O'll débarque à présent sur Playstation 3 avec la ferme intention de convaincre, non plus seulement les Japonais mais aussi les Occidentaux, de son potentiel. Or contrairement à ses prédécesseurs, cet épisode HD a pas mal d'atouts à faire valoir.Tout d'abord et comme son nom le suggère, Trinity : Souls of Zill O'll met en scène trois personnages principaux aux aptitudes complémentaires. Areus, le leader, est un jeune gladiateur demi-elfe qui ne rêve que de venger son père assassiné par l'Empereur Balor. Doué au combat, il est également capable d'utiliser la magie pour terrasser ses adversaires. Dagda de son côté, est un véritable colosse doué d'une force hors du commun. Aventurier au coeur simple, ce fils caché de Zangief (la ressemblance est troublante) adore foncer dans le tas ou arracher des morceaux du décor à mains nues pour s'en servir de massue. La mystérieuse Selene, enfin, est une jeune femme taciturne experte en combos et en combat aérien. Elle s'avérera extrêmement utile pour atteindre des endroits inaccessibles à ses deux acolytes.
Basé sur un scénario assez classique quoique fort bien illustré par des cinématiques n'ayant pas à rougir de la comparaison avec d'autres jeux de rôle, Trinity : Souls of Zill O'll est avant tout un jeu d'action axé sur les combats de masse. Beaucoup moins bourrins et brouillons que ceux que l'on trouve dans un Dynasty Warriors par exemple, ces derniers s'appuient pourtant sur des mécanismes de jeu similaires. Il suffit en effet de combiner entre elles les différentes attaques que l'on aura préalablement attribuées aux touches du pad pour faire le ménage dans des environnements en 3D très beaux mais aussi très dangereux. Coup d'épée, boule de feu, tacle, parade, saut périlleux, attaque spéciale lorsque que notre jauge d'énergie est pleine... on n'aura que l'embarras du choix en sachant que, nos trois héros étant présents simultanément sur le champ de bataille, on pourra passer de l'un à l'autre à tout moment en pressant simplement L2. L'intelligence artificielle se charge bien sûr de diriger les autres personnages et il faut dire qu'elle est plutôt efficace.
Souvent agréables à regarder, les nombreux combats qui jalonnent notre parcours sont en outre suffisamment variés pour éviter l'effet de lassitude propre à certains beat'em all. Les ennemis rencontrés nécessitent de mettre en oeuvre des techniques différentes et on peut se servir du décor pour leur infliger encore plus de dégâts. Ainsi, il est possible de faire jaillir des stalagmites acérées en gelant la surface d'un étang ou d'enflammer des amas de branches à l'aide de nos sorts. Dagda adore également faire tournoyer autour de lui d'énormes morceaux de piliers ramassés à même le sol. Par ailleurs, les créatures puissantes et les boss redoutables que l'on doit affronter de temps à autre disposent de points faibles temporaires que l'on devra exploiter savamment afin d'avoir une chance de les abattre. Figurés par des cercles apparaissant un court instant lorsqu'ils récupèrent ou qu'ils abaissent leur garde, ces points faibles permettent au joueur d'infliger des dégâts supplémentaire à sa cible voire d'assommer quelques secondes cette dernière. Les combats y gagent incontestablement en tactique et en profondeur.
Une autre grande réussite de Trinity : Souls of Zill O'll concerne son côté jeu de rôle et son ambiance heroïc-fantasy étonnamment immersive pour un soft japonais. Bien qu'elles ne soient pas animées en 3D, les villes fourmillent de PNJ et de conversations à suivre au bar d'une taverne ou au détour d'une rue. On y trouve également des dizaines de missions optionnelles ou obligatoires à choisir sur un tableau ainsi que des commerçants disposés à faire affaire avec nous. Tout comme dans un bon vieux jeu de rôle, on peut customiser l'équipement et les capacités de nos héros à l'aide d'argent et de points d'Esprit gagnés durant les combats. Une arène nous permet également de relever de nombreux défis au milieu d'une foule en délire. Selon nos goûts, on pourra donc progresser à notre rythme, saisissant toutes les opportunités qui s'offrent à nous et explorant chaque zone de la carte générale à de multiples reprises, ou au contraire suivant scrupuleusement le fil du scénario. Dans un cas comme dans l'autre, Trinity : Souls of Zill O'll est un bon compromis entre jeu de rôle et beat'em all. Certes, ses combats sont un peu répétitifs et l'aspect RPG reste limité mais si l'on est fan de l'un ou l'autre de ces genres, on trouvera son bonheur de longues soirées durant.
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